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1950-1990 (II), LE BARON JACQUES DE NERVO, REFONDATEUR DU POLO

Le baron Jacques de Nervo (1897-1990) était l'un de ces hommes d'exception qui marquent de leurs empreintes l'histoire d'un sport. Capitaine d'industrie, il arriva au polo presque par hasard alors qu'en France cette discipline équestre était à son apogée. Plus tard, il consacra une grande partie de son temps et de sa vie au développement du polo en France. A 90 ans, il était encore reconnu unanimement comme le grand sage que les présidents de tous les clubs et fédérations venaient consulter à la veille des décisions importantes.*


BARON JACQUES DE NERVO* :


« Vers 1935, je passais avec mon épouse mes vacances sur l’île de Brioni au large de Pola. Bon cavalier, je m’intéressais chaque année un peu plus aux matchs de polo qui étaient organisés dans l'île. Presque par hasard, alors qu'un joueur se vit contraint de déclarer forfait, un capitaine d'équipe me demanda de prendre sa place en me précisant :« Vous n'avez qu'à marquer votre adversaire désigné en l'empêchant de jouer ».

L'équipe dans laquelle je jouais remporta la victoire. Ce fut pour moi un véritable coup de foudre.

A peine de retour à Paris, je devins un inconditionnel pendant deux ans des cours de formation que donnait ce grand joueur français qu'était Jules Macaire, fondateur de la dynastie de ces grands joueurs de polo à laquelle appartiennent son fils Jacques et ses petits-fils, Lionel et Stéphane.

A la veille des accords de Munich, le 20 août 1938 à Brioni, qui était alors en Italie, en disputant la Coupe du duc de Spolete, chef de la Marine italienne, je fus victime d'un grave accident. Après une chute sévère, le cheval retomba lourdement sur moi ce qui me valut un pneumothorax, quatre côtes cassées et un poumon perforé... Je fus immédiatement transporté à l'hôpital de Pola et quelques jours plus tard, le duc de Spolete vint me remettre personnellement la coupe que mon équipe était tout de même parvenue à gagner. Deux mois plus tard, je quittais Pola totalement rétabli et bien sûr fermement décidé à continuer à jouer au polo.


La seconde guerre mondiale me força à éclipser cette passion et je consacrai mes efforts de l'après-guerre à participer au rétablissement de la sidérurgie française en participant notamment à la création d'Usinor en 1948 et en installant en France le premier train continu à larges bandes pour tôles.


Robert de Rothschild et Jules Macaire
Deux ans plus tard, sur la demande du duc de Gramont, ancien joueur de polo, et en compagnie de mes amis Henri Couturié et Hubert Meunier, je décidais de reconstituer la Fédération des polos de France.

Elle devint ultérieurement I'Union des Polos de France, dont je fus nommé président. J'ai pris aussi la présidence du Polo de Paris où je suis resté 25 ans, de 1950 à 1975.


De 1950 à 1968, mes camarades et moi-même avons organisé à Vittel un tournoi remarquable durant la seconde quinzaine de juillet. Chaque année c'était un succès assuré. Plus de trois mille personnes assistaient aux matchs et les joueurs étrangers appréciaient au plus haut point les fleurons du patrimoine régional (Château d'Haroue, Thorey, Lyautey).

Guy Wildenstein, Pancho Astaburuaga, Rolans Sadoun, Tato Gellona

J'ai, de 1955 à 1981, animé le Polo de Deauville sous la présidence du duc de Gramont, du baron Elie de Rothschild et de Guy Wildenstein. Deauville est devenue le grand centre européen du polo.


En 1975, le baron Elie de Rothschild, avec lequel j'avais travaillé depuis de longues années comme président du bureau du Polo de Paris, m'a succédé. Tous les anciens et amis du polo me font le plaisir de venir me consulter après 40 ans d'expérience au service du polo français.»

Coupe Deterding à Bagatelle. Equipe Les Panthères, Bouchon, Roland Sadoun, Didier Fouret, Tato Gellona

* Propos recueillis au début des années 1990. Textes extraits du livre de Jean-Luc A. Chartier, "Polo de France" , avec son aimable autorisation.


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