Le début des années cinquante marque la renaissance du polo français, avec des fortunes diverses. Ce n’est plus le polo de l’âge d’or d’avant-guerre et ce n’est pas encore le polo que nous connaissons aujourd’hui.*
Le premier handicap que dut affronter le polo français fut avant tout la disparition totale du «jeu de la balle à cheval» des régiments de cavalerie. Devenu exclusivement sport «civil», il eut quelques difficultés à reprendre sa place et à s'imposer, tant le nombre de joueurs était restreint au lendemain de la guerre.
Le 26 avril 1950, cependant le duc de Gramont, président du polo de Deauville, proposa la reconstitution de la Fédération des Polos de France. En octobre de la même année, un bureau provisoire fut nommé sous la présidence du baron Jacques de Nervo.
« Sur la demande du duc de Gramont, expliquait le baron de Nervo, et en compagnie de mes amis Henri Couturié et Hubert Meinier, je décidais de reconstituer la Fédération des Polos de France, qui devint ultérieurement l’Union des Polo de France, et dont je fus nommé président ». Les nouveaux statuts, publiés au journal officiel du 21 juin 1951 jettent les bases de la nouvelle ère du polo français.
Parallèlement à cette évolution historique, le polo français dut prendre la mesure de l'évolution de ce sport aux Etats-Unis et en Amérique latine. Outre-Atlantique, en effet, les amateurs passionnés étaient peu à peu supplantés par de véritables professionnels.
La France ne parvint pas à trouver en assez grand nombre ces sportifs de haut niveau capables de rivaliser avec leurs homologues des deux Amériques. Dans cette période de renaissance, la France ne comptait que deux joueurs professionnels de valeur internationale ; deux frères, Lionel et Stéphane Macaire.
La disparition progressive, au terme des années cinquante, des grandes équipes formées par de riches mécènes, aussi passionnés· que désintéressés, sera compensée par l'arrivée du sponsoring dispensé par des enseignes prestigieuses (Cartier, Lancel, Hermès ...). Néanmoins, les indéniables qualités télégéniques du polo relanceront ce sport promis à une intense médiatisation dans les années qui suivirent.
*Note de Polopedia : Les quatre volets suivants de «1950-1990, Chroniques d’une renaissance» donnent la parole à quatre personnalités qui ont marqué le polo français durant cette période. Le Baron Jacques de Nervo, le refondateur du polo, Pierre Smadja avec son ami Porfirio Rubirosa, le Baron Elie de Rothschild, l’homme de tous les polos, et Claude Terrail, le chevalier du polo français.
Leurs propos ont été recueillis au début des années 1990 et publiés dans les ouvrages de Jean-Luc A. Chartier, Président du Polo de Paris, ancien Président de la Fédération Française de Polo : "Polo de France" et "Cent ans de polo en France", textes que nous reproduisons ici avec son aimable autorisation.
Haut, équipe Les Mousquetaires : Jean Dinh Van, Paul Perrin, Colonel J.A. Brau, Mme Cahen d'Anvers, Gilbert Cahen d'Anvers, Jacques de Nervo.
Milieu, Pierre Mairesse-Lebrun, Arnaud de Montbrison, Julio Menditeguy, Jacques de Nervo.
Bas, équipe Laversine : Elie de Rothschild, Miguel Carcano, Carlos Miguens, André de Ganay. Les ambassadeurs d'Uruguay, de Cuba, de Panama. Le ministre du Nicaragua et Jacques de Nervo.
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