Photographier l’action sportive, c’est fixer l’instant de résonance où l’émotion est la plus vive, où la tension est la plus forte. C’est saisir la beauté ou la performance du geste qui va disparaître et avoir le privilège de l’éterniser. Entre bonheur et engagement. Pour Nacho Corbalàn, photographe argentin entièrement attaché au polo depuis plusieurs années, c’est là que résident la complexité et l’attrait de ce métier.
Par Axelle De Borger
Photos Nacho Corbalan
Nacho Corbalàn a débuté sa carrière de photographe professionnel en 1985 pour l’une des plus importantes maisons d’édition d’Argentine. « Pendant près de 20 ans, j’ai travaillé pour diverses publications et agences de presse internationales pour lesquelles j’ai réalisé des reportages photographiques dans la mode, le sport, des portraits, des interviews, de la photographie en studio et en extérieur ».
Avec d’innombrables voyages à son actif, Nacho Corbalàn est devenu l’un des professionnels les plus renommés pour la photographie aérienne, sous-marine et de montagne. Fort de cette expérience multiple, il a alors décidé de se consacrer de façon indépendante à la photographie de la faune et à des reportages de tourisme d’aventure.
C’était sans compter l’amour des chevaux que Nacho a essayé de conjuguer avec son activité professionnelle, jusqu’à ce qu’en 2005, à la suite d’un travail sur commande pour un client étranger, il décide de se dédier entièrement à la photographie de polo.
« A partir de là, raconte Nacho Corbalàn, s’est éveillé en moi une véritable obsession : obtenir les meilleures images de polo. Pour cela je me suis attaché à photographier non seulement des matchs mais aussi de tout ce qui entoure l’activité du polo. »
C’est là où la vision du photographe prend toute son importance et nous livre, à travers son vécu, sa perception des choses : un cliché qui véhicule à la fois son émotion du moment et quelque chose d'universel et d'intelligible pour tous, aficionados et néophytes.
« Photographier le polo présente de nombreux attraits, poursuit Nacho Corbalàn. Les chevaux sont des œuvres d’art en eux-mêmes et on n’a jamais fini de les explorer photographiquement.
Les reflets de leurs yeux, la texture de leurs robes, leurs muscles tendus, leurs veines saillantes et beaucoup d’autres aspects encore ouvrent un univers de possibilités esthétiques pour les amoureux des animaux. »
A cela s’ajoute le jeu lui-même et une variété de situations de grande intensité faisant du polo un défi permanent qui requiert professionnalisme et rigueur. Prévoir l’évolution du jeu, anticiper les mouvements des joueurs, être prêt avant l’impact. C’est évidemment un pari, tellement passionnant.
« La photographie de polo est une des plus difficiles à saisir car elle implique de résoudre des situations techniques et esthétiques des plus complexes.
La vitesse et la capacité de manœuvre du cheval ajoutées au mouvement du maillet et de la balle qui disparaît du cadre à l’instant où elle est frappée, tout cela requiert une énorme concentration et des réflexes rapides pour pouvoir le capter en un moment de tension maximale » souligne Nacho Corbalàn.
Ces dernières saisons, Nacho Corbalàn a couvert les principaux tournois pour des revues spécialisées, des équipes, des joueurs, des patrons ou des organisations : Hurlingham Open (Hurlingham Club), Campeonato abierto de Argentina (Palermo), Cartier International Cup (Saint Moritz Polo Club), Ellerstina Copa de Oro (Ellerstina Polo Club), Copa Diamante La Dolfina (La Dolfina Polo Club), et bien d’autres encore.
Avec toujours, tournoi après tournoi, cette même quête de la bonne photo de polo, celle qui fixera en un 1/2000 ou 1/4000 de seconde l’essence du jeu, exploitera au maximum la position du cheval, la courbe du maillet, l’expression du joueur ou tout autre élément qui aidera à transmettre à celui qui regarde la photo, la magie du polo.
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