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Tout savoir sur le polo

1880-1930, chroniques de l'âge d'or (VI)

Durant les dix années qui séparent la France de la Seconde Guerre Mondiale, le polo continue son ascension. Les joueurs français comblent peu à peu le retard qu’ils possèdent sur leurs homologues britanniques et américains. Les matchs à Bagatelle sont toujours au centre de la vie sportive et mondaine parisienne. Le déclenchement du conflit mondial va naturellement mettre un terme à cet essor.

Texte de Jean-Luc Chartier

Extrait de "Polo de France"

et "Cent ans de polo en France"


Toujours considéré comme le plus aristocratique des sports, le polo entame pourtant une certaine démocratisation. La pelouse de Bagatelle devient chaque année le rendez-vous de l’élégance, le jour des rencontres importantes. Le tout-Paris en toilettes se presse sur la terrasse du nouveau club-house.


Le développement considérable du Polo de Bagatelle - 120 membres en 1919, 700 en 1930 - conduit ses animateurs à entreprendre d'importants travaux d'amélioration du pavillon du club. Entre autres amendements, la salle de bal est agrandie, de nombreux vestiaires sont créés pour les joueurs. Par la même occasion, le petit bar en plein air est remplacé par un bar attenant à la salle de bal. La décoration des lieux est confiée au peintre Maurice Taquoy.


Selon un chroniqueur « Ces décorations représentent l'époque déjà lointaine où brillaient les beaux équipages, où nulle auto n'enfumait les voies et où les chevaux s’effrayaient encore au passage des modestes vélocipédistes haut perchés. C'était l'époque du prince de Sagan, du vicomte Charles de la Rochefoucauld et de toute la brillante phalange de ceux auxquels on a dû l'introduction du polo en France ; les frères Raoul Duval, le marquis de Villavièja, le baron Edouard de Rothschild et tutti quanti, sans oublier l'élégant Ramon de Errazu à la barbe fleurie».


Coupe du Président de la République. Au centre le duc Decazes et le Président Lebrun.

Cette année voit l'aboutissement de longues négociations entre le comité de Bagatelle, la commission des terrains de jeux de la ville de Paris et le conseil municipal. Les joueurs de polo ont la possibilité d'utiliser un terrain aux dimensions réglementaires sur la pelouse de Bagatelle du 15 avril au 15 juillet et de le clôturer. En retour, la Fédération des Polos de France doit l'entretien général de la pelouse depuis Suresnes jusqu'au pont de Puteaux.


Grâce à ce précieux apport foncier, les joueurs peuvent jouer presque tous les jours malgré des conditions atmosphériques déplorables. Il est à noter que 25 ou 30 joueurs s'inscrivent quotidiennement pour participer aux parties.

Années 30, la transition

En 1934, Henri Couturié est le meilleur joueur français avec 6 de handicap. Suivent MM Macaire, Montbrison et Rasson avec 4 de handicap. On trouve avec 3 de handicap le capitaine Brau et le lieutenant Bouhet.



Le polo est alors pratiqué dans toute l’Europe ; en Belgique (Anvers), en Allemagne (Augsbourg), en Hongrie, en Espagne -sous l'impulsion de l'ex-roi Alphonse XIII- et même en Italie où Mussolini fait aménager à Rome un champ de jeu en terre battue.


« Après que la musique britannique du Royal Sussex, celle des grenadiers belges du régiment de Léopold III et la fanfare du 4ème régiment de spahis marocains se furent fait entendre, un match ardent, pour la coupe offerte par le marquis de Boisgelin, mit aux prises l'équipe belge du Royal Antwerp Polo Club et l'équipe française de Bagatelle. C'est à celle-ci que revint la victoire. Sous les tilleuls séculaires, le thé servi par petites tables réunissait des groupes ravissants. » Nous sommes le vendredi 22 juin 1934. Quelques années séparent cette rencontre France-Belgique de la fin de la première époque du polo français.


Juin 1934, match France-Belgique, une des dernières grandes fêtes du polo d'avant-guerre.

Si, en interrompant dramatiquement le cours de la vie, la guerre suspendit, comme tant d'autres choses, l'essor du polo, elle exerça aussi sur le nouveau sport une seconde action : l'avènement du char d'assaut dans les régiments de cavalerie entraînera la disparition progressive du « jeu de la balle à cheval » dans l'armée.


Il faudra attendre le début des années cinquante pour voir renaître le polo en France grâce à une nouvelle génération de passionnés.

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